Mot du directeur de laboratoire
L’eau est une partie intégrante du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et son économie, sont d’un intérêt général en vue d’un développement durable. L’usage de l’eau est un droit acquis pour tous, dans le cadre des lois et des règlementations en vigueur.
Par ailleurs, l’eau véhicule un grand nombre de composés organiques et minéraux nocifs pour la santé, et c’est la raison pour laquelle l'organisation mondiale de la santé (OMS) considère que 80% des maladies qui affectent la population mondiale sont directement liées à l'eau. La protection de la santé publique et de l'environnement devient, alors, la responsabilité de tout le monde et l’eau doit répondre, dans ces conditions, aux normes de conformité physico-chimique et bactériologiques définies par les directives algériennes (décret exécutif n° 11-219 du 12/06/2011 fixant les objectifs de qualité des eaux superficielles et souterraines destinées à l’alimentation en eau des populations) et les organismes internationaux relatifs à la qualité et aux normes des eaux destinées à la consommation humaine. Le Laboratoire de recherche "Génie de l’Eau et de l’Environnement en Milieu Saharien" vise à limiter, voire à supprimer les éléments qui peuvent entraîner de graves atteintes à la santé et à l'environnement, tels que les bactéries nuisibles, les métaux lourds, les nitrates, le fluorure, ….
En zones arides, le problème de l’eau ne saurait être traité isolément : il doit être intégré dans les schémas directeurs de développement sociaux économiques, afin d’assurer les besoins (humains, agricoles et industriels), de lutter contre le gaspillage et de préserver l’écosystème. Le Sahara algérienne se caractérise par un climat hyper aride (> 45 °C en été), des précipitations rares et très faibles (39 mm/an) et d'une forte évaporation, souffre depuis longtemps d'une situation alarmante induite par la remonté des eaux, de la nappe phréatique, dans de nombreux régions du Sahara Algérien (Ouargla, Touggourt, El Oued, El Goléa,…), de forte salinité des sols et de mauvaise qualité des eaux (forte dureté, salinité, teneurs en fluorure. …). Dans ces régions le déficit d’eau est comblé par l’exploitation des ressources souterraines fossiles, considérées comme les plus importantes du monde (UNESCO, 1972), le Continental Intercalaire (CI) et le Complexe Terminal (CT). Cependant, la surexploitation de ces ressources, sans que l’on se soucie de leur devenir, pose actuellement un sérieux problème quant à leur durabilité. En effet, la superficie des oasis a augmenté, la croissance démographique a doublée, auxquelles s’ajoute l’amélioration du niveau de vie, ont considérablement augmenté les besoins en eau dans le sud de l’Algérie. A Ouargla, par exemple, les prélèvements qui étaient de 75 Mm3 en 1992, atteignent les 90 Mm3 en 2008 et dépasse les 130 Mm3 en 2025. Ce volume d'eau extrait, équivalant à une diminution de la réserve (déstockage), correspond à une exploitation en régime de déséquilibre hydraulique et hydrogéologique. Un rabattement de 80 m, des niveaux des nappes, est déjà signalé à la région de l’Oued R’hir.
Les projets de recherche proposés au sein du laboratoire rentrent dans le cadre recherche (fondamentale et appliquée) et le développement. Ils se fixent comme objectif d’identifier et résoudre les problèmes liés à l’eau et de son impact sur la santé, l’environnement (eaux usées, salées…) et les ouvrages hydrauliques, et de génie civil. A la gestion, le traitement, le recyclage des eaux (usées et salées) et à la valorisation des produits sous produits locaux (noyaux de dattes, charbon d'os et des huiles de cades) dans l’amélioration de la qualité des eaux. Cet aspect est à quatre niveaux, physique, chimique, géochimique et micro biologique. Une mission essentielle du laboratoire est la recherche d’une approche pour prendre en charge des problèmes liée à la gestion de l’eau, de sa qualité (Déminéralisation, adoucissement, défluoruration et désinfection) conforment à la norme de potabilité, de son impact sur l’environnement (remontée des eaux, prolifération des insectes, salinisation des sols, dépérissement des plantes, …), aussi la caractérisation chimique et microbiologique des eaux, l’élaboration des cartes hydro-chimiques.
Le laboratoire de recherche "Génie de l'eau et de l'environnement en milieu Saharien (LGEEMS)" est composé de Chimistes, de Biologistes, des Hydrauliens et des Agronomes. Son équipements moderne, permet de mesurer et contrôler la composition des eaux et des aliments, mettant ainsi en évidence la présence de substances polluantes qui peuvent se trouver dans les eaux même à des concentrations faibles (µg/L).
Ce laboratoire de recherche s’est distingué par la présence d’une vingtaine de spécialistes qui assures la recherche sur différents aspects expérimentaux liée à l'eau et de l'environnement. Ils trouveront mes vif remerciement pour avoir répondu favorablement être membre pour la création de ce laboratoire et pour les efforts qu’ils ont fournis durant le premier et le deuxième bilan d'activité positif. La réussite de ce bilan est le fruit de la volonté et de la dynamisme des chefs et membres d'équipes de recherche avec l’aide des responsables de l’université de Ouargla. Je remercie également la Direction Générale de la Recherche Scientifique et de Développement Technologique pour son soutien financier pour l'acquisition des équipements scientifiques de ce laboratoire de recherche.
J’espère que ce laboratoire de recherche sera bénéfique et enrichissant pour tous les étudiants de la spécialité de chimie, du génie des procédés, du génie de l’environnement et d’hydraulique.
Pr. Messaïtfa A.
I- PRESENTATION DU LABORATOIRE :
Créé en 2012, le laboratoire de "Génie de l'Eaux et de l'Environnement en milieu Saharien (LGEEMS)", fixe comme objectif d’identifier et de résoudre les problèmes liés à l’eau à de son impact sur la santé, l’environnement (eaux usées, salées…) et les ouvrages hydrauliques, et de génie civil. Son activité principale était le contrôle de la qualité physico-chimique des eaux naturelles, des eaux usées et de l'environnement.
En zones arides, le problème de l’eau ne saurait être traité isolément : il doit être intégré dans les schémas directeurs de développement sociaux économiques, afin d’assurer les besoins (humains, agricoles et industriels), de lutter contre le gaspillage et de préserver l’écosystème. Le Sahara algérienne se caractérise par un climat hyper aride (> 45 °C en été), des précipitations très faibles (39 mm/an) et d'une forte évaporation, souffre depuis longtemps d'une situation alarmante induite par la remonté des eaux de la nappe phréatique dans de nombreux régions du Sahara Algérien (Fig. 1), de forte salinité des sols (Fig. 2) et de mauvaise qualité des eaux (forte dureté, salinité, teneurs en fluorure, …). Dans ces régions le déficit d’eau est comblé par l’exploitation des ressources souterraines fossiles, considérées comme les plus importantes du monde (UNESCO, 1972), le Continental Intercalaire (CI) et le Complexe Terminal (CT). Cependant, la surexploitation de ces ressources, sans que l’on se soucie de leur devenir, pose actuellement un sérieux problème quant à leur durabilité. En effet, la superficie des oasis a augmenté, la croissance démographique a doublée, auxquelles s’ajoute l’amélioration du niveau de vie, ont considérablement augmenté les besoins en eau dans le sud de l’Algérie. A Ouargla, par exemple, les prélèvements qui étaient de 75 Mm3 en 1992, atteignent les 90 Mm3 en 2008 et dépasse les 130 Mm3 en 2025. Ce volume d'eau extrait, équivalant à une diminution de la réserve (déstockage), correspond à une exploitation en régime de déséquilibre hydraulique et hydrogéologique. Un rabattement de 80 m, des niveaux des nappes, est déjà signalé à la région de l’Oued R’hir. Par ailleurs, dans les régions endoréiques (pente < 0,1 ‰), l’évapo(transpi)ration constitue le seul flux sortant, ce qui lui confère une très grande sensibilité à la remontée des eaux. En hiver, les basses vallées des cuvettes, sont engorgés par les eaux de drainage, les fuites d'eaux et les eaux usées, formant des mares qui, hormis les conséquences écologiques (prolifération des insectes, dépérissement des palmeraies, pertes de rendement,…), constituent une perte des eaux souterraines et à la salinisation des sols suite à la forte évapo(transpi)ration en été. Depuis longtemps le problème qu’engendre ce phénomène, a atteint un niveau localement alarmant dans de nombreuses régions du Sud de l’Algérie (Ouargla, El-Oued, El-Goléa, Touggourt,…).
Connaissant que les eaux géothermales de la nappe du Continentale Intercalaire (Nappe de l’Albien), principale source d’eau potable des régions du sud, sont très minéralisées (> 2,5 g/l) et de forte dureté (102 °f), posant de sérieux problème (Entartrage, corrosion, perturbation de débit, désactivation des lessives, bouchage des systèmes d’irrigations, …) et même sur la santé humaine (formation des cailloux urinaires). A Touggourt, sud Ouest de Ouargla par exemple, en dix ans de mise en service des réseaux d’alimentation en eau potable, les diamètres des conduites, a été réduits de 50% (Fig. 3). Le coût d’entretien et de rénovation des réseaux colmatés, est évalué à 42 millions de DA en 10 ans. Le laboratoire de recherche "Génie de l'Eau et de l'Environnement en Milieu Saharien" fixe comme objectif d’identifier et résoudre les problèmes liés à l’impact de l’utilisation des eaux de l’Albien sur les équipements notamment hydrauliques et pétroliers.
Fig. 3. Exemple du phénomène d’entartrage dans les conduites de la ville de Touggourt
Par ailleurs, les eaux potables de nombreuses régions du Sahara Algérien sont chargées en fluorure (Messaïtfa, 2008). Bien que le fluorure est bénéfique, indispensable à la croissance et au maintien des tissus osseux et des dents (Arbab Chirani et Foray, 2005, Acharya, 2005), une prise excessive en fluorure, au-dessus des niveaux admissibles (1,5 mg/l), mène à la fluorose dentaire et squelettique (Onyango et al., 2004). L'intoxication aiguë peut avoir comme conséquence des complications neurologiques (Long et al., 2002), une formation de pierre urinaire (Singh et al., 2001) et une hypocalcémie (Pettifor et al., 1989) des patients endémiques et du cancer.
Classée troisième fléau mondial, la fluorose (dentaire et osseuse) est la pathologie la plus répandue dans le monde (Badet et Richard, 2004). Elle demeure un problème de santé publique pour beaucoup de pays en voie de développement (Jones et al., 2005). Dans le Sud de l’Algérie, nous assistons à une fluorose "silencieuse" parmi les citoyens, qui a été signalée à travers de nombreux travaux et enquêtes épidémiologiques (Pinet et al., 1961; Poey et al., 1976, Messaïtfa, 2008).
Orientations
Le laboratoire réalise des analyses dans le cadre des projets et axes de recherche. Il accueille également les étudiants en graduation (Master) et en post graduation (Doctorat). Les principaux paramètres analysés sont :
- Paramètres généraux : conductivité, pH, substances non dissoutes
- Paramètres globaux : carbone, phosphore, azote
- Demande chimique et biochimique en oxygène (DCO et DBO)
- Anions (chlorures, sulfates, nitrates, fluorure ...) et cations (calcium, magnésium ...)
- Métaux.
Les activités scientifiques menées au laboratoire de " Génie de l'Eau et de l'Environnement en Milieu Saharien (LGEEMS)" couvrent des thèmes de recherche à caractère fondamental et appliqués dans les trois compartiments de l'environnement, eau, aliment et sol, et répondent à des attentes sociétales comme les problèmes de la qualité chimique des eaux, de l'environnement et des aliments.
II- IDENTIFICATION DU LABORATOIRE
Intitulé du Laboratoire |
Génie De L’Eau Et De L’Environnement En Milieu Saharien |
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Acronyme du labo |
LGEEMS |
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Année et arrêté d’Agrément |
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Directeur du laboratoire |
messaitfa amar |
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Nombre d’équipes |
04 |
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Nombre de chercheurs + Personnel A.T.S. |
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Faculté |
Sciences Appliquées |
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Établissement |
Université Kasdi Merbah-Ouargla |
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Coordonnées : |
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Localisation physique : |
Centre de recherche – Pôle 3 de l’université de Ouargla. |
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III- OBJECTIFS DU LABORATOIRE :
Les projets de recherche proposés au sein du laboratoire rentrent dans le cadre recherche (fondamentale et appliquée) et le développement. Ils se fixent comme objectif d’identifier et résoudre les problèmes liés à l’eau et de son impact sur la santé, l’environnement (eaux usées, salées…) et les ouvrages hydrauliques, pétrolières (corrosion) et de génie civil. Aussi ils prennent en charge la gestion, le traitement, le recyclage des eaux (usées et salées) et à la valorisation des produits et sous-produits locaux (noyaux de dattes, déchets de bois, argiles et des huiles de cades) dans l’amélioration de la qualité des eaux..